Marcow

Tout et n'importe quoi

Dimanche 9 mars 2014 à 20:42

 Encore une fois, la journée s'achève seul et suspendu dans un non-temps. Cette impression de mourir, de perdre mon temps, de gâcher ma vie, que mes dernières années de jeunesse s'écoulent lentement. Chaque jour, une goute noire, d'un sang mortifié s'écoule de mon coeur en putréfaction.
Je me suis libéré des chaînes du temple, mais comme je le redoutais, j'hésite. Coincé sur un rebord, face à la falaise j'hésite à sauter. Cela fait plus de 2 mois... Tout ce temps à vivre dans ce petit mensonge qui devait être très temporaire. Ce temporaire confortable, entre deux choix, entre deux mondes, où il faut savoir perdre du matériel pour gagner une liberté rêvée. Loin de cette vie de cette misère intellectuelle et affective, asservi et humilié.

L'eau monte et recouvrira tout. Inéluctable, tout sera inondé et la nature reprendra le dessus. J'en rêve souvent, avec cette peur qu'il ne reste plus de terre sur laquelle poser ses pieds. Cette nuit, ma soeur m'attendait pour faire quelque chose d'important. Dans une pièce je faisais couler l'eau, au début trop froide. Je ressentais ce besoin de chaleur indispensable. La sensation de retrouver de l'énergie, de se remplir, de se sentir vivant. Le temps s'écoulait rapidement, comme si les heures gachées n'existaient pas. Il n'y avait que ça qui comptait, un des derniers plaisirs physiques qu'il me reste. Jusqu'à me bruler, avoir la tête qui tourne, ou le cerveau en compote pendant plusieurs heures, il m'en faut toujours plus. Car il m'en manque toujours... Dans cet endroit intime je me sens comme dans un cocon, protégée, comme dans une grotte. Le son de l'eau chaude coulant dans les tuyaux m'apaisent.

Alors qu'elle s'impatiente en me faisant des reproches, je lui lance quelques excuses innocentes, lui imposant d'attendre. Quelque chose pour refroidir son enthousiasme à faire quelque chose avec moi, comme s'il fallait qu'elle paye pour toutes mes souffrances. Comme si ce n'était que justice, je fait abstraction de son ressenti, sous pretexte que c'est légitime. Elle se dit que je lui manque de respect, mais comme elle m'aime bien elle est impuissante. Je sens que cela salit la relation, et je me sens sale. C'est du sang de ma souffrance que je les sali. Tout ceux qui m'aiment et qui ne peuvent me sauver. Je ne peux pas le partager alors je l'impose. L'aggressivité passive, c'est comme ça qu'on peut le définir...

A mesure que la chaleur monte, et que la piece est innondée suffisament haut, les heures se sont envolées avec ce programme, cettes choses passionnantes et importantes à faire, et une personne a qui je tenais. Le temps est passé et j'ai une nouvelle fois esquivé ma vie, et c'est triste que je sors de ma cachette. Le monde autours de moi est vide et morne. La même souffrance, les même manques engendrent les mêmes comportements, et toujours le même résultat. 

Ces rêves sont révélateur sur des points de mon existences, je pense. Les mettre à plat devrait pouvoir aider à comprendre.

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